138ème Assemblée de l’Union Interparlementaire et réunions connexes

Genève, 24-28 mars 2018

 

Commission de la démocratie et des droits de l’homme

 

Renforcer la coopération interparlementaire et la gouvernance en matière migratoire dans la perspective de l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières

 

                         

 

Sénateur DERZSI Àkos

                               Groupe roumain de l’UIP

 

 

Madame la présidente,

Chers collègues,

 

Je voudrais mettre l’accent, dans mon intervention, sur le rôle des parlements et des organisations interparlementaires dans la protection des droits de l’homme des migrants.

 

Et, pour ce faire, je vais illustrer mes propos avec un exemple concret.

 

Au cours des dernières trois années, sur l’initiative d’un de mes collègues qui représente au Sénat les Roumains vivant à l’étranger, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a examiné les droits en matière d’emploi des travailleurs domestiques en Europe, spécialement ceux des femmes.

 

Cette initiative fut inspirée par les difficultés auxquelles se heurtent les travailleurs migrants en Europe, y compris ceux d’origine roumaine, des femmes pour la plupart d’entre eux, qui quittent leur pays à la recherche d’une vie meilleure, mais tombent souvent victimes des violences et des mauvaises conditions de travail dans le secteur domestique. 

 

À la fin de son examen, l’Assemblée a adopté un rapport et une résolution qui visent, notamment, à renforcer la législation en la matière et sa mise en pratique en conformité avec les dispositions des conventions pertinentes de l’Organisation Internationale pour les Migrations. Les États membres sont invités à reconnaître le travail domestique comme «un vrai travail» et à étendre le champ d’application de la protection sociale et du droit du travail aux travailleurs domestiques.

 

En outre, la résolution met en évidence la nécessité de faire progresser l’égalité de genre dans le monde du travail, de garantir aux femmes des droits égaux et la même protection dans la législation nationale du travail, de garantir aussi la protection des travailleuses domestiques contre toutes formes d’abus, de violences ou de harcèlement, ainsi que d’étendre la protection de la maternité et l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale à la sphère du travail domestique.

 

Au-delà de la valeur incontestable de ces recommandations, une première conclusion s’impose: dans la gestion des migrations, les parlements nationaux, tout comme les forums parlementaires internationaux, doivent faire de leur mieux pour fructifier l’expérience, les connaissances et le travail des parlementaires qui représentent les diasporas.

 

En outre, les parlements, dans leurs efforts d’assurer une approche intégrée et globale des migrations et, particulièrement, de la situation des diasporas, peuvent envisager, selon le cas, l’établissement de structures spécialisées. En Roumanie, tant à la Chambre des Députés qu’au Sénat, on a établi des commissions permanentes pour les Roumains vivant à l’étranger.    

 

En même temps, il est bien évident pour nous tous que le thème des migrations – vu la magnitude et les multiples causes et conséquences du phénomène – va occuper à continuation une place prioritaire sur l’agenda de l’UIP et de la plupart des organisations et forums de coopération parlementaire.

 

D’où, ma deuxième conclusion : il est indispensable que l’UIP poursuive son excellent travail, renforce sa coopération avec l’ONU, mais aussi les synergies avec d’autres organisations interparlementaires, pour faire en sorte que le futur pacte mondial pour les migrations jouisse d’un fort engagement parlementaire, qui englobe la diversité des perspectives. 

 

Je vous remercie.